Le centre du village

Traditionnellement, le centre du village est organisé autour de l'église. 4 rues mènent au centre, dont la rue de Verdun. Autrefois, il s'agissait de la rue à Louches. On l'appelait ainsi car les femmes d'antan empruntaient cette rue, une louche à la main, pour se rendre à l'église et y récupérer de l'eau bénite. Sur cette carte postale, on distingue au premier plan à gauche le café Leschave, autrefois lieu de répétition du Progrès Steenbecquois, et aujourd'hui disparu. Au fond, à la place de l'actuel monument aux morts, se dresse le calvaire qui se trouve maintenant dans le cimetière du village.
De belles et imposantes maisons entourent la place, dont la mairie et la maison flamande. L'ancienne boucherie Vasseur (bâtisse construite en 1781) était un estaminet (Lieux de convivialité fort prisés jusqu'à nos jours, les estaminets flamands du XVIIIème siècle sont tous construits sur le même plan. Un long corps de bâtiment, composé d'un ou deux étages, permet d'accueillir une clientèle d'autant plus nombreuse que la taverne reste le lieu de distraction masculine privilégié pendant de nombreux siècles) et compte parmi les maisons les plus imposantes et a servi de maison commune de la Révolution jusqu'en 1875 et a été remanié après la Première Guerre mondiale.

En 1884 a été érigé le monument Roucou (pierre et marbre, sculpté par Edouard Lormier). Fils d'un petit commerçant de tabac, Charles Roucou figure parmi les personnalités les plus importantes de Steenbecque. Né en 1820, il se signale très tôt par un talent exceptionnel pour la finance. Surnuméraire à Montbrison en 1840, commis de direction à Cambrai en 1848, sous-chef de l'administration centrale en 1857, chef en 1860, administrateur en 1879, conseiller d'Etat et directeur général en 1880, il est aussi également connu pour sa très grande générosité. Quand il décède le 10 mai 1882, au sommet d'une exceptionnelle carrière, les steenbecquois et ses nombreux amis décident de lui élever un monument : parmi les souscripteurs, M. Say, ministre des Finances, ainsi que de nombreux fraudeurs du hameau de la Belle-Hôtesse, qui auraient, selon la rumeur, bénéficié plusieurs fois de l'amitié du plus haut fonctionnaire des impôts. Ce monument, inauguré le 26 juin 1884, est l'un des rares en France à avoir été élevé pour un directeur des impôts !
Enfin, le curé Porreye (1760-1844) légua à sa paroisse de Steenbecque une maison avec un capital de 5000 Frs pour l'érection d'une salle d'asile ou de tout autre établissement de charité ; cette fondation est à l'origine de l'hospice qui a, depuis quelques années, déménagé dans des locaux plus fonctionnels. Ce bâtiment accueille actuellement la Maison des associations et la salle de répétition du Progrès Steenbecquois.